Des séries et des Femmes
1ères Rencontres Havre Séries
Le 18 et 19 novembre 2015
Du Havre à Paris, aujourd’hui, les universités consacrent volontiers enseignements, séminaires ou thèses aux séries. Le fait est que, depuis le début des années 2000, avec en particulier la ligne éditoriale volontariste de la chaîne américaine HBO, les séries sont en passe de ne plus être un mauvais objet, un de ceux qui, comme le cinéma des années 50 du siècle dernier, était adoré de manière presque honteuse.
Bien sûr on parle ici des belles séries, de celles qui manifestent innovation, exigence et qualité artistique. Le fait est qu’elles deviennent de plus en plus nombreuses et pas seulement aux Etats-Unis. Du coup, leur influence se fait sentir sur l’art mais aussi sur la société, les mœurs.
Et, en particulier sur un domaine précis : la représentation des femmes. La ministre danoise de Borgen, les femmes pleines d’autorités imaginées par Shonda Rhimes pour Scandal ou How to get away with Murder, les taulardes de Orange is the new black, Bertaut, l’enquêtrice d’Engrenages et celle de la série britannique The Fall sont autant de beaux personnages principaux qui portent la fiction et dont parfois on ne trouve pas l’équivalent contemporain… au cinéma ! Il faut dire qu’elles sont des créatures fictionnelles complexes, que le scénario ne cantonne pas passivement dans un seul trait de caractère, une seule activité. Elles peuvent être ambitieuses et faibles, courageuses et pusillanimes, professionnelles et angoissées mais aussi une épouse et mère qui sait être une brillante avocate et… penser à elle comme Juliana Margulies dans The Good Wife. Bref, de vrais personnages de fiction dans leurs contradictions, leurs moments d’abattement et leurs démonstrations de force.
Peut-être faut-il voir une explication de ce mouvement intéressant dans la présence accrue de femmes dans la fabrique des séries. En effet, de la production à la diffusion, des agents aux scénaristes et aux réalisatrices et chefs opératrices, aujourd’hui les séries ne sont plus la seule affaire des hommes.