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Les Rencontres Nationales

      Après des séries et des femmes en 2015, des politiques en 2016, puis des hommes tourmentés en 2017, nous allons nous intéresser à la façon dont les séries envisagent et la Loi et l’ordre. Law and Order... En commençant cette année par nous centrer sur la Loi, la justice, sur celles et ceux qui les incarnent mais également sur ceux qui les défient. L’an prochain, nous aurons l’occasion de nous tourner vers ceux qui font respecter l’ordre et, bien sûr, qui le transgressent... Pourquoi sommes-nous tellement fascinés par ces séries judiciaires ou policières ? Pourquoi cet intense plaisir à nous identifier - fût-ce sporadiquement - à des meurtriers ET à des défenseurs de la Loi, à être parfois juge et parfois partie ? Art à identification variable, les séries judiciaires exploitent ce paramètre, pour leur plus grand succès.​

 

      Mais force est de constater que, si les Américains, les Britanniques - dont nous montrerons des séries en présence de certains auteurs -, s’intéressent à ce sujet, il y a peu de Français qui tentent l’aventure, en tous cas sur le versant judiciaire. Du coup, certains experts civils qui sont aussi des sériephiles nous aideront à réfléchir l’absence d’intérêt des producteurs français sur ce thème : le Juge Thiel qui a participé activement en tant que consultant juridique à la série Engrenages, et le psychiatre expert auprès des tribunaux, Daniel Zagury. L’universitaire Barbara Villez, auteure de Séries télé, visions de la justice (PUF,2005) nous parlera de l’anti-juridisme français qui explique en partie cette lacune et un doctorant en droit, Mathieu Febvre-Issaly, nous entretiendra de l’influence du traitement sériel de la justice et du droit américain sur notre perception européenne.​

 

      Et pour bien mesurer cette influence, nous remonterons à ses origines cinématographiques avec la projection d’un film qui marque le traitement de la question, mais au cinéma cette fois, avec Du silence et des ombres, de Robert Mulligan adapté de To Kill a Mocking Bird, roman de chevet de bien des personnages de série épris de justice, d’un des avocats de la série britannique Silk, au jeune docteur autiste de The Good Doctor.​

 

     Et comme les séries britanniques ont, elles, bien exploré ce domaine, nous leur consacrerons un éclairage particulier autour, par exemple, de Silk, et surtout un focus sur la série Apple Tree Yard, en présence de Louise Doughty, écrivaine et co-scénariste, et des producteurs Chris Carey et Manda Levin.​      

 

        Nous passerons aussi par les séries françaises avec Insoupçonnable, l’adaptation de la série anglaise The Fall, que TF1 a commandée à Virginie Brac. Cette scénariste et Daniel Zagury, expert auprès des tribunaux, chef de service au centre psychiatrique de Bondy en Seine-Saint-Denis, dialogueront ensemble autour de la figure du serial killer. L’une en a fait un personnage à la suite d’Allan Cubitt qui l’a imaginé, l’autre a travaillé à les cerner dans son livre La barbarie des hommes ordinaires (Plon, 2018). Quels points de débat entre une scénariste qui construit un parallèle constant entre une enquêtrice et le meurtrier et un psychiatre qui relativise la théorie du monstre ? A ces intervenants viendront s’adjoindre, comme d’habitude dans ces rencontres, le point de vue d’universitaires et de critiques, Jessica Thrasher (Université du Havre) sur The Good Wife, Benjamin Campion autour d’Ally McBeal, et plus généralement, des critiques de l’Association des critiques de séries (ACS) sur ce thème.​

 

      En résumé, pour la quatrième année, pas de compétition, pas de marché des séries, certes, mais des journées de réflexion, de projections et de rencontres avec des professionnels, des universitaires, des experts de la société civile et le public du Havre, au sein de la belle bibliothèque Oscar Niemeyer. Comme les années précédentes, nous consacrerons un temps à un travail en cours ; cette fois, il s’agit d’une série documentaire en cours de montage, Le Village. Sa conceptrice et réalisatrice, Claire Simon, viendra présenter le premier de ces épisodes.​      Par ailleurs, pour la deuxième année consécutive, une journée de réflexion consacrée à la place des séries pour des jeunes, se tiendra la veille des Rencontres, avec deux temps forts : l’un consacré aux séries en bibliothèques, l’autre à l’enseignement des séries, avec des participants venus de toute la France ; médiathécaires, lycéens, enseignants, professionnels des séries, exploitants de salles de cinéma...​​

 

Carole Desbarats, directrice artistique

Ginet Dislaire, responsable des Rencontres pour Havre de cinéma

        After TV Series and Women in 2015, Politics in 2016, and Difficult Men in 2017, this year we will examine the ways in which television series perceive questions of Law and Order... Beginning this year we will be concentrating on questions related to law and justice, on the people who incarnate these notions but also on those who transgress them. Next year, we will have the opportunity to turn to those whose job it is to maintain order, as well as to those who disrupt it... Why are we so fascinated by these legal dramas and police procedurals? Why such intense pleasure in identifying - even sporadically - with murderers as well as with the law’s defenders, in being both judge and accused? As an art of shifting identification, television’s legal dramas exploit this element to their utmost benefit.

 

        It is however, undeniable that while the Americans and the British - some of whose series will be shown in the presence of their authors - are concerned with this subject, there are few in France testing these waters, at least in terms of legal procedurals. As a result, one point of reflection will be the seeming lack of interest concerning matters of justice on the part of French producers. Helping us think through these questions will be Judge Thiel, who actively participated as a judicial consultant for the series Engrenages, as well as the judicial psychiatric expert Daniel Zagury. Barbara Villez, author of Series télés: Visions de la justice (PUF, 2005), will discuss French anti-juridisme which explains in part this lack of programming, and a doctoral student of law, Mathieu Febvre-Issaly, will examine the influence of television series’ treatment of American law and justice on our European perceptions.

 

         To fully measure this influence, we will return to the genre’s cinematographic origins by showing a film which marked the treatment of the question, this time at the movies: Robert Mulligan’s To Kill a Mockingbird adapted from Harper Lee’s famous novel which appears on the bedside table of characters in many a series dealing with questions of justice, from one of the lawyers of the British series Silk to the young autistic physician in The Good Doctor.

 

 

         Since, as we have noted, British television has thoroughly explored the subject, we will be focusing on several trans-Channel series in particular such as Silk and The Split with a special focus on Apple Tree Yard in the presence of Louise Doughty, author and co-screenwriter, producers Chris Carey and Manda Levin as well as director, Jessica Hobbs.

 

         We will also be looking at French television series such as Insoupçonnable which TF1 ordered from Virginie Brac and which was adapted from the English version, The Fall. Ms. Brac as well as Daniel Zagury, chief of psychiatric medicine at Bondy in the Seine Saint Denis and criminal court expert, will together discuss the figure of the serial killer. The former developed such a character based on the figure previously imagined by Allan Cubitt; the latter has attempted to explain the personage in his book, La Barbarie des Hommes Ordinaires (Plon, 2018). What will come of the debate between the show runner who has constructed a constant parallel between female detective and serial killer and a psychiatrist who brings perspective to monster theory? As has become custom, we will also hear from academic and critical points of view: Jessica Thrasher (Université du Havre) on The Good Wife, Benjamin Campion on Ally McBeal, as well as participation from the ACS (Association des Critiques de Séries). 

 

         To sum up, for this, our fourth year, there is no competition, no marketing, just three days of discussion and consideration, viewings and encounters between professionals, academics, experts and the public from Le Havre, all within the beautiful Oscar Niemeyer library. Additionally, in collaboration with the Le Havre barristers, a special evening event "Defend your Favourite Series!" will be open to all, particularly high school and university students.​

 

           Finally, for the second consecutive year, a discussion day focusing on television series and young people will take place the day before the main event with two themes: one dedicated to series in libraries, the other dedicated to teaching television series with participants from throughout France: librarians, students and teachers, as well as television professionals...​

 

Carole Desbarats, artistic director

Ginet Dislaire, event director for Havre de Cinéma

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